En plus des activités que je pratique au Centre Municipal de retraités, je participe au comité de rédaction du petit journal édité trimestriellement par cette structure. Je suis chargée entre autres de la chronique littéraire. Pour le numéro de Décembre, les autres membres du comité de rédaction avaient émis le souhait que j'évoque, pour une fois, un livre qui ne m'avait pas plu. Il est vrai qu'en général je présente plutôt des livres que je conseille et qui m'ont vraiment plu. J'ai retenu en ces termes le dernier roman de Joël Dicker qui m'a particulièrement déçue:

Pour
son sixième roman, premier à être publié dans sa propre maison
d'édition suite au décès de son éditeur Bernard de Fallois, Joël
Dicker clôt sa trilogie entamée avec « La
vérité sur l'affaire Harry Quebert » il
y a dix ans et qui se termine par « Le
livre des Baltimore » publié
en 2015. Une trilogie qui a la particularité de ne pas avoir été
écrite dans l'ordre chronologique, mais qui offre l'avantage de
pouvoir se lire dans n'importe quel ordre.
J'avais
bien aimé les deux romans cités ci-dessus (surprise toutefois pour
le premier par l'attribution du Grand Prix du roman de l'Académie
Française et du Goncourt des Lycéens pas vraiment mérités à mon
avis ).
Je
me suis laissée tenter par L'affaire
Alaska Sanders,
dont la couverture illustrée par un tableau d'Edward Hopper est du
plus bel effet !
Jusqu'au
premier tiers du livre j'ai retrouvé avec plaisir le rythme, une
atmosphère, une intrigue, mais ensuite l'enquête piétine. Fidèle
à sa méthode, Dicker enchaîne les rebondissements plus ou moins
vraisemblables qui finissent par lasser: leur seul intérêt est de
remplir des pages. De plus l'auteur ne cesse de faire référence à
« La vérité
sur l'affaire Harry Quebert » et
son prix, comme s'il se faisait sa propre publicité. Cette
auto-congratulation est dérangeante.
Enfin
le style est médiocre: répétitions assez lourdes, conjugaisons
douteuses, méconnaissance de la concordance des temps, nombreuses
coquilles… A croire que la toute jeune maison d'édition, créée
pour la publication de ce roman n'ait pas encore recruté de
relecteur !
Au
risque de choquer les fans inconditionnels de « l'Ecrivain »
désormais aussi éditeur, je dis ma déception de cette pâle copie
du roman titré. Je remercie mon amie de me l'avoir prêté,
m'évitant un achat fort décevant et encombrant !