Depuis que j'ai une chimio par semaine, je trouve que le temps passe trop vite, nous sommes déjà Vendredi!
Mercredi est désormais le jour chimio, la plupart du temps c'est l'après-midi, ce qui me permet d'aller au yoga le matin; j'y tiens car c'est une bonne détente. Avant hier, j'ai eu un peu plus de mal car juste en partant de la maison j'ai été prise de saignement de nez; un petit tampon d'anti-coagulant et je suis partie quand même, mais cela m'a un peu gênée pour la respiration....Malgré cela, la séance m'a fait du bien.
Mon taxi est venu à 14H30 ; mon chauffeur habituel prend sa retraite à la fin du mois, il était donc accompagné par celui à qui il cède son affaire.
Petit détail administratif : Mon dernier bon de transport pour la Sécu était terminé il a donc fallu que j'en demande un pour un seul A.R et surtout que je le fasse tamponner par un médecin; or, quand j'ai la chimio pré-validée, je ne vois pas le médecin... J'avais donc posé la question à l'infirmière qui m'a appelée mardi; sa réponse :" Vous allez au bureau de régulation dans la salle d'attente des médecins et vous demandez , normalement on n'a pas le droit de le faire, mais vous insistez un peu "
En effet, quand j'arrive au bureau de régulation, je vois, affiché sur la porte un avis très clair :" Pour vos bons de transport vous devez anticiper et vous adresser au médecin lors de votre consultation , aucun bon ne sera validé ici . " Je frappe quand même, vient une infirmière, j'expose mon problème en insistant gentiment sur le fait que mon chauffeur part à la retraite et que je dois lui donner son bon aujourd'hui même. " Bon, ok, attendez moi là ", me dit-elle ... Ouf ! Ce petit détail administratif réglé j'ai pu rejoindre la salle d'attente des chimios.
Une dizaine de minutes plus tard, j'ai rejoint le box qui m'était attribué: j'étais seule encore cette fois, donc surtout pas de télé et j'ai pu me plonger dans la lecture du témoignage de Philippe Lançon "Le Lambeau" ; j'avais réservé ce livre à la médiathèque fin Septembre ou début Octobre .... mon tour n'est arrivé que maintenant. Est-ce le bon moment pour découvrir ce témoignage bouleversant d'un survivant de l'attentat de Charlie ? Je découvre un homme qui s'exprime avec une grande sincérité: j'admire la capacité qu'il a de se mettre à nu ; je dispose de ce livre pour 3 semaines et vais le lire à petite dose tant il est dense, émouvant, et empli d'humanité.
Le retour de l'IPC a été long, mon taxi devait aussi récupérer un autre ciotaden à la Timone et a été pris tant à l'aller qu'au retour dans les embouteillages de Marseille .... Nous ne sommes arrivés à la maison qu'à 19H15, j'étais épuisée ... Heureusement le dîner était prêt : soupe, jambon, salade, yaourt... Et bien sûr je me suis endormie dans le fauteuil .....
Hier je me suis reposée, Robert se charge du ménage, je prépare des petits repas vite faits : "Pic....est mon ami "
.J'ai vraiment beaucoup de chance de supporter aussi bien ce traitement. Je ressens juste une grande fatigue en fin de journée : bras et jambes sont lourds comme après un travail de force ou une grande rando ....
Ce matin je suis descendue en ville faire mes petites courses et voir Aurélie qui était en grande réorganisation de son atelier !
Je me sentais bien et suis remontée tranquillement .
.J'ai vraiment beaucoup de chance de supporter aussi bien ce traitement. Je ressens juste une grande fatigue en fin de journée : bras et jambes sont lourds comme après un travail de force ou une grande rando ....
Ce matin je suis descendue en ville faire mes petites courses et voir Aurélie qui était en grande réorganisation de son atelier !
Je me sentais bien et suis remontée tranquillement .
Je le répète, j'ai beaucoup de chance que mon corps supporte bien, jusqu'à maintenant, les traitements qu'on lui impose.
Je ne suis pas particulièrement courageuse, ni plus forte que d'autres. Je sais, depuis que j'ai appris la nouvelle, qu'il faut y aller, je n'ai pas le choix. Je ne prétends pas être un exemple pour les autres personnes atteintes d'un cancer.
Celles qui n'ont pas cette chance ne sont pas moins courageuses que moi, peut-être le sont elles plus car elles souffrent plus.
Je ne prétends pas témoigner pour rassurer. Ecrire m'aide à assumer cette nouvelle vie. Et les petits mots des uns et des autres, soit en commentaires soit en privé soit au téléphone me font beaucoup de bien : je ne lutte pas seule. Merci à toutes et tous.
Je ne prétends pas témoigner pour rassurer. Ecrire m'aide à assumer cette nouvelle vie. Et les petits mots des uns et des autres, soit en commentaires soit en privé soit au téléphone me font beaucoup de bien : je ne lutte pas seule. Merci à toutes et tous.
Je sais que lutter contre cette maladie est long. Quoiqu'on me dise pour me tranquilliser (ou se tranquilliser) on parle rarement de "guérison" à la fin des traitements, mais de "rémission" : il y a des risques de récidive; j'ai autour de moi autant de cas de non récidive que de récidives... Et ces suites favorables ou non n'ont, à mon avis, rien à voir avec le courage ni le moral : penser ou dire le contraire c'est culpabiliser celles ou ceux qui récidivent ou ne s'en sortent pas. Tel est mon ressenti.
J'ai décidé de faire confiance à mon oncologue qui m'a dit faire le maximum pour préserver les 15 à 20 ans d'espérance de vie auxquels je peux prétendre... Et j'ai encore un long chemin à parcourir : d'abord encore 9 semaines de chimio ... ou, soyons positifs, plus que 9 semaines de chimio !