samedi 30 novembre 2019

Enquêtes et contre-enquêtes

Lorsque je vais à la médiathèque, il m'arrive assez souvent de ne pas trouver les livres que je souhaite, soit parce qu'ils sont déjà sortis et là, il faut réserver, soit parce qu'ils ne sont pas au catalogue.  Dans ce cas je me rabats sur le casier "coups de coeur de la bibliothécaire" et j'ai rarement été déçue. 
C'est ainsi que j'ai découvert La Serpe de Philippe JAENADA 


 La serpe est l'outil qui a servi en Octobre 1941 à tuer trois personnes dans un château de Dordogne. 
Le seul rescapé fut le coupable idéal: défendu par Maurice Garçon il fut acquitté suite à un procès retentissant. 
L'auteur s'est rendu sur les lieux mêmes de la tragédie afin de relire les minutes du procès, éplucher les témoignages et essayer d'imaginer l'atmosphère de l'époque. 
Ce roman, c'est son enquête et c'est un pavé, car l'auteur va dans le détail, parfois même se répète mais surtout il rajoute des petites anecdotes notamment de sa propre vie; c'est drôle, cela égaye le récit qui pourrait être très noir.  
On découvre grâce à lui ce qui a échappé aux enquêteurs de l'époque, et aussi les incohérences de l'affaire, les mensonges des témoins, les négligences des policiers.
Ce prétendu meurtrier est devenu Georges Arnaud, auteur du "Salaire de la peur", formidable roman qui a donné le célèbre film de Clouzot. L'auteur nous apprend que Georges Arnaud, très sensible au malheur des autres sera de tous les combats sociaux et philosophiques de l'après guerre.  Bref, un jeune homme de 24 ans accusé d'avoir tué son père, sa tante et la bonne, acquitté, devient aventurier en Amérique du Sud puis romancier et intellectuel respecté à son retour en France. Une vie passionnante racontée par un écrivain de talent. C'est un régal.  Ce roman se lit comme un thriller.  Il m'a donné envie de découvrir les autres romans de Philippe Jaenada, dont notamment "La petite femelle" : l'histoire de Pauline Dubuisson accusée à l'âge de 24 ans du meurtre de son amant.  



 Dans ce roman passionnant Philippe Jaenada tente de cerner la personnalité complexe de cette jeune femme calculatrice et émancipée. Il cherche à la réhabiliter sans toutefois la décharger de toute culpabilité mais en démontrant combien l'enquête puis le procès de la Cour d'assise mais également les prises de position des médias ont été menés exclusivement à charge faisant de Pauline un portrait diabolique. 
Ses recherches lui ont permis de dresser les portraits des différents membres de la famille Dubuisson et notamment de son père dont l'influence sur son caractère a été déterminante.  Il décrit également avec moult détails la vie à Dunkerque sous l'occupation (et c'est passionnant).  Mais surtout l'auteur fait preuve de beaucoup de psychologie et porte un regard assez empathique sur Pauline.  A la femme cupide et volage que les médias ont décrite à l'époque, l'auteur préfère la femme libre, féministe avant l'heure. 
Et tout cela avec le style particulier de Jaenada, son humour, ses digressions sur sa vie privée.  L'auteur a un don certain pour rendre attrayant un tel fait divers ce qui m'a permis de lire facilement ce gros pavé de plus de 700 pages.  J'admire sincèrement l'énorme travail de l'auteur qui  a mené à fond une véritable enquête et qui sait si bien la raconter. 

Du coup j'ai été tentée de lire un précédent roman de cet auteur "Sulak" 

Philippe Jaenada écrit la biographie de Bruno Sulak, Arsène Lupin des années 80,  dit aussi "ennemi public n°1" par certains mais dont les exploits ont été un peu occultés par la destinée de Mesrine. 
A son actif un impressionnant tableau de casses de supermarchés et bijoutiers sans aucune violence. Et sous la plume de Jaenada cet "aventurier truand" est vraiment sympathique.  Il inspire même le respect du Commissaire Moréas. 
C'est une biographie bien ficelée et documentée. L'auteur fait revivre l'entourage de Sulak, sa famille à laquelle il est très attaché, ses amis, les femmes qu'il a aimées, principalement Thalie, et ses amis voyous. Il y a beaucoup de suspens dans la vie tourmentée de Sulak, le résultat  sous la plume de Jaenada est un excellent polar. 

Un auteur dont je vais suivre les prochaines parutions...

Quant à notre santé, disons que cela va assez bien, j'ai vu l'oncologue Jeudi dernier, il est satisfait de mes analyses et de mon état général, il a prescrit la suite du traitement au même dosage.  Je vais bien en effet, même si je fatigue vite...Mais heureusement je peux continuer mes activités qui m'aident beaucoup à maintenir la forme et le moral.
Robert va mieux, grâce aux massages de la kiné et à la balnéothérapie, mais lui aussi se fatigue vite....


vendredi 22 novembre 2019

Un an déjà !

C'était le 22 Novembre 2018: la mammographie qui pour moi ne devait être qu'une formalité ...  se révéla fort douteuse, assombrissant mon ciel.  Commença alors un mois d'inquiétude et d'interrogations jusqu'à la confirmation du diagnostic: le crabe sournois s'était bien installé dans mon sein,
 

 et petite lueur : uniquement dans le sein.

 

 Si je me retourne sur l'année écoulée, je constate que  ce crabe est vraiment sournois, révélé à temps, il ne m'a jamais fait souffrir lui-même, seuls les traitements ont un peu endommagé mon organisme et diminué ma résistance.  
Je confirme ce que j'ai maintes fois écrit: j'ai beaucoup de chance d'avoir bien supporté tous ces éléments perturbateurs...
Certes ce n'est pas fini, ma deuxième période de 14 jours de chimio orale s'est un peu moins bien passée que la première : des maux d'estomac me surprennent de temps en temps, crampes violentes qui me font frissonner, mais heureusement pour l'instant sans me couper l'appétit et sans nausées.  
Je ressens souvent une grande fatigue, je marche moins vite et m'essouffle beaucoup dans les côtes ...
La peau des mains se dessèche provoquant des crevasses: je dois utiliser régulièrement la crème prescrite par l'oncologue.  
Mais finalement ce ne sont que des petits bobos qui ne nuisent pas à l'ensemble de mes activités.
Aujourd'hui commence la semaine sans traitement : youpi !

lundi 18 novembre 2019

Solitude bienfaisante.

Je crois avoir déjà évoqué ma participation au comité de rédaction du  Petit Marius ,     journal trimestriel du Centre Municipal de retraités qui offre pas mal d'activités intéressantes.  
En principe chaque membre du comité de rédaction écrit un article sur un thème choisi lors d'une de ses réunions.  Et viennent en plus des rubriques habituelles notamment sur les activités
Ce trimestre, le thème était "Solitude et foule"... 
Ayant été absente une partie de ce premier mois d'activités je n'ai pas eu connaissance des textes écrits par mes collègues mais ai cru comprendre qu'elles et ils avaient  plutôt évoqué la tristesse de la solitude lorsqu'elle est subie... Un seul a traité de la foule . Arrivant en dernier  j'ai eu l'idée d'évoquer la solitude choisie et heureuse. 
Cela donne ces quelques lignes qui paraîtront dans le numéro de Décembre.


" Enfin seule !


C'est à l'adolescence, alors que j'étais en pension, que j'ai pris goût et recherché les bienfaits de la solitude. Les semaines au pensionnat se passaient dans une vie communautaire permanente: dortoir réfectoire, cour de récréation, salle d'étude, salles de classe, terrain de sport…. Pas un seul moment de solitude, à part sous la douche et autres lieux d'aisance !
Alors quand je rentrais à la maison le Dimanche et les vacances, partageant encore ma chambre avec mes sœurs, mon premier réflexe était de me réfugier dans les bois entourant la maison . J'avais un réel besoin de cet isolement. Enfin seule je me sentais enfin libre ! Cette échappée en solitaire me permettait de me retrouver et me ressourcer, elle me libérait des carcans de la vie communautaire.

J'aime me balader seule; cela ne veut pas dire que je refuse de le faire avec d'autres. Au contraire, j'aime bien les balades en groupe qui permettent de bavarder de sujets divers avec les uns et les autres, de refaire le monde en bonne compagnie; mais c'est une balade différente. Seule je peux m'attarder sur la splendeur du paysage, les odeurs des sous-bois, les couleurs du ciel, la beauté des nuages, le bruit des vagues et laisser mon esprit vagabonder. Cette solitude est une source d'enrichissement personnel, c'est l'occasion d'une écoute de soi qui permet de mieux vivre avec les autres. J'ai aussi découvert le plaisir du silence .

Mais attention, ce désir de solitude et le sentiment de vivre plus densément n'ont pas fait de moi une ermite, ni une misanthrope: j'aime la compagnie des autres, de la famille, des amis. Ainsi, après mes petites escapades solitaires j'aimais retrouver les grandes tablées familiales et tout au long de ma vie j'ai aimé m'entourer d'amis et de la famille, organiser des rencontres, des balades entre copains et copines.

La solitude est pour moi un détour salutaire; certains ont peur de s'ennuyer s'ils se retrouvent seuls; je n'ai jamais ressenti cela; seule je ne m'ennuie jamais. (Par contre, il peut m'arriver de m'ennuyer en compagnie de certaines personnes .)
Et puis, cette solitude volontaire, me permet aussi de m'adonner en toute quiétude à une activité qui me plaît beaucoup et qui est aussi source d'enrichissement: la lecture.
Cette solitude choisie est bénéfique car justement elle n'est pas imposée, subie. Je suis tout à fait certaine que la solitude me pèserait si elle était constante.
L'idéal est de trouver un bon équilibre entre moments de solitude et vie sociale: trouver le bon dosage pour une solitude heureuse !"



lundi 11 novembre 2019

Dimanche gourmand et joyeux

Hier, pour la première fois depuis des mois j'ai eu envie et pris plaisir à cuisiner pour le repas familial. Et cela semble avoir fait plaisir à mes convives que je remplace le poulet rôti  du boucher par une de mes petites spécialités: le sauté de veau à la catalane (mijoté avec oignons,vin blanc,  tomates, olives et chorizo et pommes de terre) et les petits gâteaux de la pâtissière par une excellente tarte aux pommes 


C'est selon Pascale Weeks auteur du blog culinaire "C'est moi qui l'ai fait " la "recette qui éclipse toutes les autres" ... Et je confirme, depuis que je l'ai essayée je n'ai plus fait d'autre tarte aux pommes. 

Ce fut un très bon moment et la présence de nos jeunes et de Gisèle, la maman d'Aurélie, a illuminé ce Dimanche nuageux et pluvieux. 


samedi 9 novembre 2019

Le retour au bercail

Finies les vacances au Racou, la maison est fermée pour l'hiver.
Depuis Lundi dernier nous sommes de retour à La Ciotat et je n'ai pas vu le temps passer... entre kiné pour Robert, rendez vous oncologue, yoga, atelier d'écriture, Petit Marius, chorale plus certaines tâches de la maison habituellement assumées par Robert et qu'il ne peut pas encore reprendre, je ne chôme pas ! 
Heureusement je suis assez en forme, c'était la semaine de pause de la chimio qui durant les 14 jours de traitement ne m'a pas causé de soucis.  L'oncologue vu Jeudi, est satisfait et a reconduit le traitement avec ce dosage qui me convient. Mes cheveux repoussent tranquillement et tout le monde me félicite sur ce nouveau look qui, paraît-il me rajeunit !!! 
Il fait un temps d'automne, un peu rafraîchi, mais quand même agréable et j'apprécie de reprendre mes sorties à pied, toujours un peu de difficultés dans les montées mais j'y arrive.  Se déplacer à pied permet de mieux voir son environnement : ainsi ce yucca bien fleuri à l'entrée de notre lotissement 




Pour compléter une année placée décidément sous le signe des ennuis, s'est rajoutée l'alerte par la Société des eaux d'une consommation excessive (doublée ce semestre)  donc le constat d'une fuite d'eau sur le réseau privé desservant notre maison et celle (jumelée) de nos voisins... Petit souci de travaux à prévoir: consultations en cours. 

Le retour à La Ciotat c'est aussi la joie de retrouver nos jeunes : demain repas dominical prévu ici, je me réjouis d'avance de ces bons moments !

lundi 4 novembre 2019

Cadeau

En apprenant le décès de Marie Laforêt me sont revenues en mémoire les si belles chansons qu'elle interprétait avec tant de talent :

Je voudrais tant que tu comprennes 




Cadeau





et tant d'autres certaines émouvantes et tendres, d'autres très entraînantes et gaies .
 MERCI pour ce cadeau qui me fait toujours frissonner d'émotion .

vendredi 1 novembre 2019

Automne en couleur

Chaque année, durant notre séjour d'automne à la maison du bord de l'eau nous faisons notre pèlerinage à Camps sur Agly pour une visite, fleurie de chrysanthèmes et cyclamens, à la famille de Robert.  Ce village pittoresque est toujours aussi joli et en cette saison la campagne environnante se pare de belles couleurs. Malheureusement hier nous sommes arrivés là sous une bonne pluie et avons dû écourter notre visite : pas de jolie balade jusqu'à l'église en haut du village




Sur la route du retour, la pluie s'est arrêtée autorisant une petite pause dans les Gorges de Galamus 


Ermitage des gorges




Et puis, ce jour étant le dernier du 1er cycle de ma chimio (14 jours de traitement 7 jours de pause) et aucune mauvaise réaction de mon estomac ni de mes intestins ne s'étant déclarée, nous avons pu nous offrir un bon repas catalan dans un sympathique restau de Maury : l'Auberge de Queribus .  

 Au menu :
Escargots à la catalane (après consommation, j'ai oublié de prendre la photo avant...)

Boles de picolat

Crème catalane 

Nous nous sommes régalés, contents de retrouver ce restaurant tenu par un couple très sympathique qui a su fidéliser sa clientèle. 

Et bien sûr à Maury, nous avons fait provision de bons vins pour la fin d'année; car même si nous ne buvons actuellement plus de boissons alcoolisées nous aimons offrir de bons crus aux convives qui partagent nos repas. 

Voilà, aujourd'hui c'est une journée tranquille à la maison: balade à pied ce matin jusqu'à la boulangerie de Port Argelès ; petit tour sur la plage où il faisait très bon et doux, grillade ce midi et maintenant repos avec un bon bouquin laissé là par l'amie à qui nous avons prêté la maison, " La Bouboulina" de Michel de Grèce : une héroïne grecque de la fin du XVIII° et début XIX°, dont les aventures - et l'engagement pour son pays - sont tout à fait passionnantes!