Quand le corps dit "NON"

Dans mon précédent billet j'ai évoqué nausées etc...qui m'ont fait la mauvaise surprise de se manifester suite à la prise des comprimés de xeloda. Mon optimisme habituel me faisait croire que cela allait se tasser.  Et bien non, la nuit de Vendredi à Samedi a été très difficile, haut-le-coeur fréquents, et surtout douleurs d'estomac constantes s'accentuant à chaque mouvement du corps; un peu comme lorsque je prends des anti-inflammatoires, mais en pire. (D'ailleurs je renonce en général à tout traitement anti-inflammatoire au bout de 2 jours préférant ma douleur de dos ou autre).  La journée de Samedi a été assez difficile, aucun appétit: une demi-heure pour avaler 2 cuillers de riz, 2 heures pour grignoter une demi-banane écrasée, histoire de ne pas rester sans rien.Et le comble: je me suis même mise au coca (que je n'ai jamais aimé) sensé combattre les nausées ....

Puis la nuit de Samedi à Dimanche a été infernale : nausées quasi permanentes et estomac protestant violemment à chaque mouvement.  J'avais pourtant soigneusement pris les comprimés adéquats pour combattre les nausées. J'ai dû dormir à peine une heure et Robert pas beaucoup plus

Dimanche matin, de guerre lasse, et après avoir relu soigneusement les consignes et notices concernant cette chimio j'ai vu qu'on indiquait en cas de douleurs abdominales "Arrêter immédiatement le traitement et prévenir le médecin ",  j'ai décidé de ne pas prendre les comprimés de xeloda et, ne voulant pas déranger mon oncologue un Dimanche, j'ai aussi décidé de lui envoyer un SMS Lundi.

La journée de Dimanche est passée tant bien que mal, Cathy et  Rocky sont venus l'après midi, me permettant de me distraire un peu.  Le reste du temps je me suis reposée, sans rien faire, à peine lire... Le roman en cours "Leurs enfants après eux " de Nicolas Mathieu , dont je parlerai peut-être une autre fois, me plaît bien,( personnages attachants, bien écrit ...)  mais il m'était difficile de lire, surtout de trouver la bonne position...

Et donc, Lundi dans la matinée j'ai adressé ce message à l'oncologue:
"Bonjour Docteur, si j'ai présenté une "tolérance remarquable" aux 2 premières chimios, je présente une intolérance tout aussi remarquable à la Capécitabine. J'aimerais vous en parler plus en détail, si vous avez un moment pour me rappeler. D'avance merci...."

Quelques instants après  une infirmière coordinatrice du service oncologie m'a appelée pour faire le point sur le traitement.... J'avais complètement oublié que ce rendez vous téléphonique était prévu ce Lundi ... Peu importe, je lui ai donné tous les détails de mes malheurs.... elle m'a répondu que j'aurais dû les appeler plus tôt, dès les premiers symptômes.
J'espérais que les choses s'amélioreraient, avec les traitements compensatoires prévus, ai-je précisé. En terminant elle m'a dit que je n'aurais peut-être pas dû arrêter le traitement et qu'elle donnait ces détails à l'oncologue. 

De son côté celui-ci m'a rappelée et rassurée: "vous avez bien fait, arrêtez une semaine" Je me suis empressée de le remercier et de préciser qu'ayant rendez-vous avec lui le 12/9 , je pouvais arrêter jusque là ? "OK, pas de souci" ..... Ouf, j'ai gagné 4 jours supplémentaires et surtout le temps de discuter avec lui et tenter d'envisager un report de cette chimio orale (et peut-être un produit de substitution) à la fin de la radiothérapie.

Depuis les choses s'améliorent, je retrouve un peu d'appétit, je prends mon temps et grignote souvent dans la journée .... J'ai quand même perdu 3 Kgs vite fait...

Lors de la première consultation, le radiothérapeute m'avait dit qu'il ne fallait pas maigrir... C'est réussi. 

Mon premier rendez-vous de radiothérapie était hier début d'après-midi; ce fut un simple repérage pour constater que mon sein avait changé de forme depuis le scanner de simulation ( sans doute en raison de la seconde intervention et de la perte de poids ) Donc rebelote aujourd'hui nouveau scanner de simulation et nouveau tatouage...(très discret, rassurez vous) et la première séance devrait avoir lieu sauf contrordre demain en fin d'après-midi. 

Le service de radiothérapie est au sous-sol du bâtiment principal de l'IPC et le couloir est joliment décoré de superbes photos des calanques : une envie de rando ....

Je sais, pour l'instant je dois me contenter de rêver et de parcourir en taxi chaque jour pendant 5 semaines cette route si plaisante quand on n'a pas à conduire !