C'était le thème du mois de notre club de lecture. Encore une fois, il m'a permis de faire de belles découvertes et de partager certains de mes coups de cœur, notamment "A la ligne" de Joseph Ponthus, déjà évoqué dans ce blog (A la ligne - Feuillets d'usine )
Outre ce premier et hélas unique roman de cet auteur qui nous a quittés le 24 Février 2021, enlevé en quelques semaines par un cancer, nous avions sélectionné :
Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria LARREA , premier roman autobiographique.
L'auteure commence par raconter la naissance puis l'abandon de deux enfants qui, une fois adultes formeront un couple: ses parents, Victoria et Julian. Ils sont les fruits de la misère au temps de la dictature franquiste; le ton employé par l'auteure est léger, presque joyeux et rocambolesque, un peu à la Almodovar. Née à Bilbao, Maria Larrea a vécu à Paris où ses parents ont migré. Sa mère Victoria, d'une grande beauté, est femme de ménage. Son père, Julian, est gardien du Théâtre de la Michodière. Elle fréquente des camarades d'un milieu privilégié et finit par "sortir" de son milieu. Elle étudie à la FEMIS et devient réalisatrice.Lors d'un tirage de cartes par une tarologue se pose la question de sa véritable origine : cela va être l'objet d'une quête détaillée et des rebondissements de la deuxième partie du roman.
Maria Larrea évoque avec talent de nombreux thèmes: les non-dits, les questions de filiation, l'adoption, les recherches généalogiques, les trafics d'enfants, les agissements de l'Eglise Catholique dans l'Espagne franquiste. Son roman est une puissante réflexion sur la famile, les liens du sang et les liens affectifs. Le style est enlevé et très imagé.
J'ai beaucoup aimé ce roman.
La vraie vie de Adrienne Dieudonné
L'histoire est celle d'une petite fille de 10 ans qui rêve de pouvoir remonter le temps pour sauver son petit frère traumatisé par un accident dramatique auquel il a assisté et qui, depuis lui a ôté le sourire.
Le style est magnifique, tout en douceur lorsqu'il évoque l'amour de la fillette pour son petit frère "Gilles, ses petites dents de lait, son sourire" et de violence lorsqu'on sent venir le drame; des phrases courtes, des phrases sans verbe. L'auteure utilise des métaphores étonnantes pour caractériser les personnages ou les lieux:
- le père a des mains qui auraient pu décapiter un poussin comme on décapsule une bouteille ce coca
- la mère " devait ressembler à une forme de vie primitive, unicellulaire, vaguement tranchée, une amibe. Un ectoplasme, un endoplasme, un noyau, une vacuole digestive"
- les pavillons gris de son quartier "sont alignés comme des pierres tombales ".
Cette lecture est passionnante, éprouvante et dérangeante, mais c'est un vrai coup de cœur!
En plus de ces trois principaux romans, nous étaient aussi proposés " cerises sur le gâteau" comme dit notre animatrice:
Cinq dans tes yeux de Hadrien Bels
Marseille est la vedette de ce roman qui décrit avec beaucoup de sensibilité le mécanisme de gentrification et l'arrivée des "Bobos" surnommés les Venants qui effacent à coup de rénovations tout une vie de quartier écartant les classes populaires du centre ville vers les périphéries.
C'est un roman plein de verve et sensible. J'ai passé un très bon moment .
Une histoire de gènes de Sophie Brugeille - Mon ADN m'a tout raconté.
Quand son fils lui demande un test ADN comme cadeau d'anniversaire la narratrice est loin de se douter de ce qu'elle va découvrir. C'est un véritable séisme... et pourtant j'ai trouvé ce livre froid. Cela ne m'a pas vraiment touchée. Vite lu et vite passé à autre chose.
La tresse, de Laetita Colombani
Un roman où l'image de "La tresse" prend tout son sens. Les destins de 3 femmes vont être reliés par leurs cheveux, comme 3 brins qui formeront une tresse. 3 histoires qui s'entrelacent, se révèlent sous nos yeux.
Lu il y a quelques années. J'avais bien aimé ce beau premier roman.
2 commentaires:
Merci Ginou pour ces partages de lecture, toujours aussi intéressants! Tes soucis aux yeux ne t'ont, heureusement pas empêchés de lire ...
J'espère que tu vas mieux ... L'arrivée du printemps contribue à nous redonner de l'énergie ! Le jardin nous appelle ...
La visite des ateliers d'art, ce week-end, m'ont enchantée !
Bisous, Monique
@ Monique, oui heureusement je lis! Le flou s'atténue peu à peu, je dois être patiente.
C'est vrai que le printemps est une saison revigorante, on devient entreprenant devant la nature qui renaît, mais ici nous sommes très inquiets en raison de la sécheresse...
c'est bien d'avoir visité les ateliers d'art qui méritent d'être encouragés. Aurélie a eu un peu de monde aussi; elle avait fait de très belles créations et faisait des démonstrations de dorure.
Très grosses bises à vous deux.
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